UN CRI !
Il y a 12 jours aux alentours de 16h, le téléphone de la maison s'est mis à sonner. Mon visage s'est illuminé quand j'ai vu que l'écran affichait "Florian". Je me suis dit : "cool, mon petit frère m'appelle !" Je m'apprêtais déjà à lui réserver un accueil chaleureux et plein d'entrain.
Aujourd'hui vous savez tous que ça n'était pas Florian à l'autre bout du fil puisqu'à cette heure-ci il avait déjà fermé les yeux définitivement. C'était, ma belle-soeur Audrey au téléphone, qui, j'ai bien compris à sa voix, avait une bien mauvaise nouvelle ! Je m'attendais à tout mais certainement pas à ce qu'elle m'annonce la mort de mon frère.
Sans vraiment trop en être certaine, il me semble avoir poussé un cri !
Une déchirure !!!
Douze jours après, la douleur est toujours aussi vive ! Je suis en conflit avec moi-même ! Une partie de moi refuse toujours et espère entendre sa voix ou le voir franchir le seuil de la porte et l'autre partie tente désespérément d'accepter.
J'espère sortir de ce cauchemard sans vraiment trop y croire ! Depuis 2 ou 3 nuits je dors à peu près correctement. Cela dit, les réveils sont toujours aussi douloureux ! Un rituel s'installe : la vision d'un sourire, un poignard en plein coeur et les larmes..., inévitablement. S'en suivent des flashs, des images, des paroles....comme un vieux disque rayé, ils reviennent inlassablement comme une torture mentale ! Par moment je voudrais que ça s'arrête, je voudrais ne plus ressentir ce mal, puis l'instant d'après je me surprends à souhaiter qu'elle ne s'arrête pas car je me dis que si elle ne s'arrête pas c'est pour Florian. La douleur n'est en fait, rien d'autre que la preuve de l'affection et l'amour que je lui portais. Je ne veux pas qu'on me demande d'arrêter d'avoir mal ! C'est trop tôt ! Je ne peux pas ! J'ai peur que le temps efface de ma mémoire mes souvenirs que je veux à tout prix garder !